Béziers Méditerranée et le Biterrois en Europe
 

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            Béziers Méditerranée et le Biterrois en Europe

Célébrités et notoriétés de Béziers et du Biterrois

 

Sommaire : 


Pierre-Paul Riquet le grand personnage historique de Béziers

Jean-Jacques Dortous de Mairan

Le mécène : Fernand Castelbon de Beauxhostes

Jean Moulin

Le Panthéon des Biterrois célèbres : page 2 suite

Histoire de Béziers et du Biterrois

 

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Jean Moulin

Les nouvelles de Béziers et l'actualité Biterroise

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Le Panthéon des Biterrois célèbres
David d’Angers
Edouard-Jean Barthes L'abbé Bertholon Les Bonsi
Les docteurs Bourguet Pierre Brousse Jean-Marie Cordier Gaston Cugnenc
Léopold Dauphin Joseph-Valentin Duc Pierre Étienne Simon Duchartre Jacques Esprit
Auguste Fabregat Jules Faigt Gustave Fayet Edgar Faure
Pierre Flourens Père Jean Gailhac Pierre Gaveaux Guibal-Laconquié
Raoul Guiraud, peintre biterrois Antonin Injalbert Georges Izard Charles Labor
Louis Laferre Jean Magrou Louis Malbosc L’abbé Martin
Alphonse Mas L’abbé Meyneau Général Pierre André Miquel Les Montmorency
Yves Nat Général Antoine Pailhès Paul Pelisson-Fontanier Jean-Jacques Perret
L'abbé Raynal Saint Aphrodise Les Trencavel Jacques Vanière
Jean Pons Guillaume Viennet      


Histoire, célébrités et notoriétés de Béziers et du Biterrois

Pierre-Paul Riquet

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le grand personnage historique de Béziers

         La construction du canal des deux mers souligne le savoir faire de Pierre Paul Riquet (1604-1680) de famille d’origine italienne, fermier général des gabelles de Languedoc, Roussillon et Cerdagne dont le dynamisme, la faculté de convaincre, la gestion efficace permirent de mener à terme rapidement et avec succès un projet plusieurs fois proposé.

         La mise en place du projet et sa présentation démontrent l’habileté de Riquet. Il étudia la question avec précision en s’inspirant des travaux déjà effectués antérieurement tels le canal de Briare mais aussi en se déplaçant sur le terrain. Comme ses prédécesseurs, Pierre Paul Riquet avait compris le rôle que devaient obligatoirement jouer les Pierres de Naurouze, point de partage des eaux, dans la construction du canal et chercha à appliquer le système exécuté à Briare. L’enjeu était de rechercher de petits cours d’eau, susceptibles d’être dirigés vers le point de partage, sur la face sud de la Montagne Noire. Pour cela, Riquet, accompagné du fils d’un fontainier de Revel fouilla la montagne, établit des cotes de nivellement, dosa les débits, conçut les jonctions et repéra le tracé possible des rigoles ou ruisseaux collecteurs.

         L’alimentation théoriquement assurée, le canal lui-même devait paraître plus facile à réaliser : il suffisait alors de le laisser rejoindre de part et d’autre du point de partage, la mer et l’océan. La difficulté résidait dans l’étude d’un trajet évitant au mieux les obstacles naturels, offrant le maximum d’étale, donc un moins grand nombre d’écluses. S’inquiétant de ces détails, Riquet fit construire dans sa propriété de Bonrepos les essais en petit de sa grande entreprise, tels que des conduites d’eau, des épanchoirs et même une montagne percée.

         Lorsque le Roi ordonna par arrêt du Conseil du 18 janvier 1663 que l’examen du projet soit fait par ses commissaires auprès des États du Languedoc et par ceux que les États choisiraient eux-mêmes de leur côté, Riquet se hâta de parfaire son ouvrage. Il s’occupa de préparer le travail des commissaires en envoyant les sieurs Roux et Pierre marquer le chemin du canal depuis Dufort jusqu’à Naurouze et piqueta lui-même à Toulouse, avec Borgneuf, le tracé du canal. De même, il entreprit rapidement les travaux d’essais lorque Colbert le désigna pour travailler aux rigoles nécessaires pour permettre de faire l’essai de la pente et de la conduite d’eau.

         Riquet régla tout avec précision. Il avait un projet bien mûri, techniquement réalisable. Ce projet il sut le vendre en respectant une certaine hiérarchie lors de sa présentation et en étudiant le côté financier. Il présenta d’abord son projet à l’archevêque de Toulouse, Monseigneur d’Anglure de Bourlemont qui se rendit sur les lieux entouré de plusieurs personnes de condition, dont l’évêque de Saint Papoul. Convaincu par la logique et la rigueur du dessein, l’archevêque de Toulouse engagea Riquet à communiquer son projet à Colbert, sous sa haute autorité.

         Paul Riquet exposa son projet à Colbert en précisant que toutes les difficultés étaient aplanies et qu’il avait des propositions à faire pour résoudre les problèmes de trésorerie. Sachant que le manque de crédit aurait pu le faire échouer, Riquet, en financier averti, avait étudié avec soin le côté financier : ses propositions déchargeaient indirectement l’État du poids d’un tel ouvrage. Colbert, à son tour, sut convaincre le Roi qui demanda à être renseigné sur les possibilités de réalisation par des commissaires.

         Les commissaires, après avoir recueilli l’avis des experts, donnèrent le 19 janvier 1665 un avis favorable. Riquet, entreprenant avec rapidité les travaux d’essais relatifs aux rigoles demandés, avait su maintenir le contact avec Colbert en lui présentant lui-même ses propres explications, ses compte-rendus et en proposant de dresser un devis exact de tout ce qui restait à faire pour la construction parfaite de canaux de dérivation et de navigation, magasins d’eau compris.

         La grosse difficulté résidait dans la recherche de moyens financiers considérables. Ni Riquet, ni le Trésor Royal ne pouvait supporter le coût de la réalisation du Canal. Le Languedoc, pays d’État, bénéficiaire de l’entreprise, pouvait assurer une importante contribution aux frais. Combinant avec intelligence ces éléments divers, Riquet parvint à convaincre : les moyens de pourvoir aux dépenses étaient sûrs et ne surchargeraient pas les finances de l’État. Dépassant le cadre de l’entreprise, Riquet, prévoyant, comme c’était l’usage l’érection du futur canal en fief, se porta acquéreur dans des conditions préalablement discutées et arrêtées avant les adjudications.

         Le 13 octobre 1666, un arrêt du Conseil des Finances porta les offres faites par Riquet concernant les moyens de financement des travaux et l’acquisition par lui du fief ainsi que l’acceptation de Louis XIV. Parallèlement, un devis des premiers travaux avait été dressé d’un montant de 3 677 605 livres. Le Roi approuva le devis et les 14 octobre un nouvel arrêt du Conseil Royal des Finances accepta les offres de Riquet, entrepreneur. L’édit d’octobre 1666 scellant l’accord entre le Roi et Riquet pour «la construction d’un canal de communication des Deux-Mers Océane et Méditerranée» concédait le fief du canal et un droit de péage à Pierre-Paul Riquet et à ses héritiers afin qu’ils en jouissent «en toute propriété pleinement et incommutablement à condition d’entretenir le canal à perpétuité». En outre, en contrepartie à l’engagement de la construction du canal, de le rendre parfaitement navigable et d’assurer son entretien perpétuel, Riquet obtient par l’édit d’octobre 1666 que le canal soit érigé en «plein fief, avec toute justice, haute, moyenne, basse et mixte pour la liberté du commerce et la conservation des dits ouvrages». D’où la naissance d’une juridiction d’exception sur le canal des Deux-Mers et de la justice du canal.

         La mise en œuvre du projet du canal du Midi est marquée par la personnalité de Paul Riquet. Par une organisation du travail adaptée aux situations nouvelles, par les relations avec le personnel et sa formation, Paul Riquet et ses héritiers surent assurer une gestion familiale et efficace des travaux.

         Les travaux furent répartis en deux grandes sections, plaine et montagne, commandées par des chefs d’ateliers et des brigadiers conduits eux-mêmes par les ingénieurs préposés. Chaque chef d’atelier avait cinq brigadiers sous ses ordres et chaque brigadier cinquante travailleurs. Chaque groupe de deux ateliers avait un contrôleur sédentaire qui tous les matins jours de travail dressait un état de contrôle des travailleurs, brigade par brigade.

         A l’approche de Noël 1669, l’effectif était d’environ 8 000 hommes et 1 500 femmes. A la recherche de l’efficacité et du meilleur rendement pour son entreprise, Riquet sut adapter, changer l’organisation du travail au fur et à mesure. C’est ainsi, par exemple, que l’importance des effectifs et le coût de revient de certains cadres amenèrent Riquet à diminuer le nombre de chefs d’atelier.

         La recherche de liens étroits avec le personnel souligne aussi un souci d’efficacité et de rendement. Pour être embauché, il fallait avoir au moins 20 ans et 50 ans au plus et ne pas être atteint de quelque «incommodité rendant inapte au travail». Les conditions étaient avantageuses, même ceux qui étaient malades étaient payés pendant le temps de leur maladie. La question de l’éducation vint s’ajouter à la gestion en bon père de famille de l’entreprise. Tout nouveau venu apprenait son métier par un contact avec les réalités du service et avec ceux qui l’encadraient. Afin de pourvoir les postes où s’exerçaient des responsabilités, quelques élèves furent mis en pension. Ils travaillaient chez le Directeur général et étaient envoyés sur les chantiers. Ces élèves pouvaient être tirés d’un groupe de jeunes gens instruits des «éléments des Sciences et Arts» aspirant à ces places et étaient occupés lorsqu’il en était besoin aux travaux en qualité de surnuméraires.

         L’œuvre achevée en moins de quinze ans stupéfia tous ses détracteurs. Elle demeurait unique par son ampleur et la perfection de ses ouvrages d’art. Un grand pas venait d’être franchi dans le domaine des sciences appliquées.

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Le tunnel du Malpas
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Les Neuf Écluses de Fonseranes

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Le Pont Canal

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Jean-Jacques Dortous de Mairan


        
Né le 26 novembre 1678 à Béziers et issu du milieu du présidial, un Biterrois de grande stature allait occuper une place importante dans la République des Lettres pendant presque tout le XVIIIe siècle. Orphelin, (son père, François Dortous mourut quand il avait quatre ans et sa mère quand il avait seize ans), Jean-Jacques Dortous de Mairan fit des études de grec à l’université de Toulouse avant d’aller étudier les mathématiques et la physique à Paris en 1698. Dès 1717, sur ses premiers travaux, son brillant esprit lui valut de siéger à l’académie de Bordeaux. En 1718, il fut élu membre de Académie Royale des Sciences dont il est devint secrétaire perpétuel en 1740 puis sous-directeur et directeur jusqu’en 1760. Il fut élu membre de l’Académie française le 16 février 1743 et membre de l’Académie de Rouen le 1er février 1758. Physicien réputé, philosophe et musicien, il réalisa en 1729 une expérience démontrant l’existence du rythme circadien chez les plantes. En 1731, il observa une nébulosité autour d’une étoile près de la nébuleuse d'Orion qui a reçu, par la suite, le nom de M43 et publia un traité de l’aurore boréale. Directeur du Journal des Savants, il appartint à presque toutes les sociétés savantes de l'Europe. Ayant acquis l’admiration des académiciens de toute l’Europe, le respect des grands, très lié avec le Prince de Conti il fréquenta les salons de Lambert et de Tencin, et fut l'ami et le correspondant des philosophes et des savants (Mairan fut l’un des six destinataires de la troisième édition des Principia de Newton en 1726).

         Vivant à Paris, il témoigna pendant toute sa vie un indéfectible et émouvant attachement à la ville. Lors d’un passage à Béziers, il fonda le 19 août 1723 avec l’avocat Antoine Portalon et le médecin Jean Bouillet la société des sciences et belles lettres de Béziers en présence de plus de vingt personnes distinguées et de l’évêque. Une fondation qui témoigne de l’existence à Béziers d’un cénacle d’esprits curieux déjà assemblés autour des abbés Chauchard et Caylus, de M de Popian, des frères Portalon. Dès la première séance de l’Académie, «pour associer à l’étude et unir plus étroitement par ce lien quelques uns de nos concitoyens dont les talents et les dispositions méritaient d’être connus…»se trouvaient rassemblés cinq magistrats, cinq membres du barreau, tous nobles, quatre médecins, cinq titulaires de fonctions publiques, huit membres du clergé.

         L’Académie qui comprenait deux sections, une section lettres et une section sciences bénéficia des conseils éclairés et de la direction intellectuelle de Mairan qui exhortait ses compatriotes à perfectionner leur savoir et à s’imposer à l’extérieur par leurs travaux. La section de lettres où l’on distingue Portalon, Lautrec, Domairon et l’Abbé de Caylusa a laissé peu de traces, mais la section des sciences se manifesta par des travaux de médecine (Bouillet, Cros), de mathématique, météorologie, cosmographie (Guibal, Mairan). A travers son existence, on distingue dans la ville un groupe d’ecclésiastiques, de médecins, de membres du présidial s’efforçant de suivre le mouvement intellectuel de l’époque et prenant part à l’épanouissement des lumières. Parmi eux, les docteurs Bouillet père et fils participèrent à l’encyclopédie de Diderot.

         Les travaux de l’Académie semblent avoir été suivis attentivement et appréciés par le monde académique et scientifique, si bien que Béziers paraît avoir appartenu au monde très réservé des rares villes ayant un rayonnement scientifique reconnu : pour la France, Paris, Lyon, Bordeaux, Montpellier et, sitôt après Béziers.

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David d’Angers


         Lorsqu’on entre dans la ville, au débouché de l’antique voie domitienne et que l’on foule les Allées, la statue de Paul Riquet attire immédiatement l’attention. Réalisée par le sculpteur David d’Angers, sur une commande de la Société archéologique, scientifique et littéraire, elle fut inaugurée le 21 octobre 1838, en présence du sculpteur qui avait consenti à travailler à bas prix et d’une foule considérable qui lui réserva avec beaucoup de chaleur, de spontanéité un accueil enthousiaste. A tel point que David d’Angers est depuis lors considéré comme une des célébrités biterroises.

         Toute la difficulté de la sculpture est de dépasser le modèle, l’instantané, le fugitif. L’art de David d’Angers, et on s’en aperçoit en observant la statue de Paul Riquet, est fondé sur une observation attentive et poussée de la réalité. On le remarque particulièrement dans l’harmonie et le naturel du costume de Riquet, un costume dont les plis et les lignes effacent toute l’animalité ou la faiblesse du corps, composent, modèrent les gestes et ramènent l’attention sur le visage. Il en résulte que sa sculpture transcende la copie étroite de la réalité et de ses particularités du moment. Elle traduit plutôt ce qu’il y a de significatif dans l’homme, ce qui lui survit : sa pensée, ses idées, son destin, son éternité. La gestuelle de Riquet, d’emblée intelligible, l’expressivité aiguë de sa physionomie, permettent de saisir et de comprendre immédiatement tout le sens de sa vie et de son œuvre. C’est en quelque sorte cette postérité intemporelle qui a permis à la ville, à partir de la statue de Paul Riquet, de trouver en lui le grand personnage historique qui lui manquait.

       Parmi les productions de David d'Angers, il faut signaler la statue du Grand Condé qui figure dans la cour d'honneur de Versailles, la statuette en bronze que l’on trouve au Louvre, du Général Bonchamps, (commandant des armées vendéennes pendant l'insurrection des royalistes contre la République durant la Révolution française qui en 1793 obtint la grâce de 5 000 soldats républicains parmi lesquels se trouvait le père de l'artiste, les médaillons de Chateaubriand, d’Alfred de Musset, les bustes de La Fayette et de Washington (salle du Congrès des États-Unis), le relief au fronton du Panthéon représentant « la Patrie couronnant les hommes célèbres », les bas-reliefs et médaillons de la façade du théâtre de Béziers. Il est cependant nécessaire de ne pas associer exclusivement l’art de David d’Angers à ses quelques sept-cents médaillons-portraits des célébrités de l’Europe moderne, mais plutôt d'insister sur la diversité des ouvrages de genres divers qu’il a exécutés : monuments, tombeaux, statues, bustes, médaillons, bas-reliefs tous empreints d'un talent vrai.

         Grand prix de Rome en 1811, David d'Angers revint à Paris en 1816, après avoir passé quelques années en Italie. Dix ans plus tard, élu à l’Académie et enseignant à l’École des Beaux Arts, il entra dans une carrière officielle, consacrant son talent à produire des œuvres monumentales, commémoratives ou funéraires de portée nationale.

         Cultivé, lisant beaucoup, fréquentant les écrivains, les artistes, les meilleurs poètes, ami de Lamartine et de Victor Hugo, il révèla dans ses écrits une vive sensibilité romantique et une fascination réelle pour les paysages et la beauté de la nature. Il connut les milieux littéraires et artistiques étrangers, ce qui lui permit de recevoir le meilleur accueil de Goethe.

         Très tôt attiré par l’épopée de la 1re république, il prit ses distances avec la monarchie constitutionnelle de Louis Philippe. Ardent républicain, et en opposition avec le régime monarchique, il fit une courte carrière politique, en devenant en 1848 maire d’arrondissement de Paris et membre de l’Assemblée nationale, comme représentant du département de Maine et Loire.

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Le mécène : Fernand Castelbon de Beauxhostes

 

Castelbon

A gauche, appuyé sur sa canne, Castelbon de Beauxhostes, au centre, mains dans les poches, Camille Saint-Saëns


        Né à Boujan sur Libron en 1859 d’un père médecin philanthrope et d’une mère, selon son petit-fils, désespérément autoritaire, il poursuit ses études au collège jésuite de Caousou de Toulouse. Il y dirige la chorale et y dévoile précocement son vif penchant pour la musique. Il y affirme aussi son courage en rendant une gifle à un professeur. Après de solides études classiques, il se consacre à l’exploitation de sa propriété viticole dans son village natal.

         Esprit fin et cultivé, souffrant d’une petite disgrâce dans la démarche et de douleurs secrètes laissées par mauvaise chute de cheval, Castelbon ,en dépit de ses études en milieu catholique et de ses origines aristocratiques, révèle un anticlaricalisme et un sens de la justice qui l’amènent à la franc-maçonnerie et à l’adhésion au parti radical. Il y deviendra le fidèle compagnon du député de Béziers, Louis Laferre.

         Passionné de musique, il réorganise d'abord la Lyre Biterroise en séparant la partie vocale de la partie instrumentale, en faisant ainsi une des meilleures sociétés musicales de la province. Nommé Consul d'Espagne en 1889, il invite la Lyre Biterroise à Valence. Un concert de bienfaisance est donné dans les arènes de la ville. C'est pour lui la révélation de l'acoustique extraordinaire de ces lieux.

         Les arènes de Béziers sont en train de s'élever sur le plateau de Valras, financées par de riches propriétaires fonciers, mais l'entreprise risque de faire long feu. Castelbon de Beauxhostes s'associe alors financièrement à la ville pour terminer la construction. Pendant vingt ans, elles seront exploitées par la ville qui les réservera du 1er Juillet au 15 Septembre au mécène lui permettant d’organiser les spectacles lyriques de qualité. L’aventure lyrique qui commence en 1898 et qui, avec quelques interruptions se poursuit pendant une trentaine d’années, va donner à Béziers, selon les journaux, l’allure d’un « Bayeuth français ». En réalité, en dépit de son origine aristocratique, Castelbon de Beauxhostes affirme un souci affirmé d’éducation populaire. Ayant toujours à cœur de produire des spectacles au prix abordable par le plus grand nombre, il réussira à créer, un engouement et une culture musicale et théâtrale qui ont longtemps marqué l'imaginaire populaire.

         Cette aventure lyrique est caractérisée par la fidélité. Celle que manifeste Castelbon à Camille Saint-Saëns, son principal complice, et au noyau de personnes qui forment équipe : le décorateur Jambon, de l’Opéra, son gendre Bailli, Belloni, maître de ballets et sa troupe de la Scala, Jean Nussy-Verdier, neveu de Saint-Saëns, les interprètes comme Valentin Duc, Cora Lapercerie. La fidélité aux talents du Midi : G.Fauré, Déodat de Séverac, à Kunc, A.Gailhard. Et aux talents locaux : si les vedettes venaient de Paris, l’essentiel des centaines de musiciens, choristes, artisans et décorateurs étaient recrutés sur place.

         Mécène désintéressé,devenu entrepreneur de spectacle en créant le théâtre de Béziers, à la suite d’une brouille avec la municipalité de Béziers, Castelbon fait une escapade à l’opéra de Paris où sa compétence lui vaudra d’assurer pendant un temps les représentations de « la fille du soleil» avec les mêmes artistes et les mêmes chœurs qu’à Béziers. En dépit du succès, et des propositions qui affluent, il demeure fidèle à Béziers. Une fidélité à toute épreuve qui vaut à Béziers un surplus de prestige et de prospérité mais qui a un prix. A sa mort, Castelbon de Beauxhostes, le grand ordonnateur de cette aventure lyrique, aura englouti une grande partie de sa fortune, sans s’attirer pour autant, la reconnaissance des édiles locaux. Porté par sa passion pour la musique, par un idéal républicain, cet aristocrate aura donné au mécénat ses lettres de noblesse en le portant vers le plus grand nombre et le peuple.

 

Castelbon de Beauxhostes

L’âge d’or du spectacle lyrique aux arènes de Béziers

 
Castelbon

         Après le Guide de Béziers, escapapades en Biterrois de Michel Fournier, Robert Taurines et les Éditions du Mont lancent en souscription un nouvel ouvrage qui fera revivre à ses lecteurs l’âge d’or du spectacle lyrique aux arènes de Béziers :« Castelbon de Beauxhostes, l’âge d’or du spectacle lyrique aux arènes de Béziers. »

         Une publication abondamment illustrée par plus de 150 images, photographies, documents rares, cartes postales de l’époque qui font prendre conscience de l’énorme succès et de l’accueil enthousiaste que recueille le spectacle populaire donné aux arènes où les artistes les plus prestigieux de Paris ou de la Scala de Milan se produisent. Des arènes dont la merveilleuse acoustique a séduit Camille Saint-Saëns et rendu possible une admirable aventure lyrique, fixant le cadre de décors immenses, gigantesques, grandioses qui par leur naturel séduisent et impressionnent les spectateurs.

         Un mécène, Fernand Castelbon de Beauxhostes, dont le nom résonne dans les arènes de Béziers comme le renouveau de la fête populaire, en est le grand ordonnateur. Son mécénat conduit à la participation active de la population biterroise, à la création et la représentation d’œuvres lyriques nouvelles de qualité dont l’originalité fait naître une forme de spectacle total. Béziers se projette ainsi dans une aventure lyrique qui lui apporte une formidable réputation de ville de spectacles et de plaisirs.

         Les confidences de son fils, Eugène, dit « Zézé », recueillies par Jacques Nougaret, donnent une touche personnelle et émouvante à travers quelques souvenirs personnels et des anecdotes vécues par son père.

         Mais, en arrière-fond c’est la ville de Béziers qui occupe une place centrale. Une ville qui puise dans son lointain passé, dans son art architectural, dans sa Cathédrale Saint-Nazaire, temple des cérémonies, dans sa tradition festive de fête totale, le sens retrouvé de la fête. Une ville portée par cette tradition, par la prospérité du territoire, par le goût et l’amour de la fête des Biterrois qui révèle ainsi son identité culturelle et sociologique.

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Jean Moulin 

 

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le plus illustre des biterrois du XXe siècle

        

        

« Je ne savais pas que c'était si simple de faire son devoir quand on est en danger » Jean Moulin

         En 1940, lorsque les Allemands envahissent la France, Jean Moulin est Préfet d'Eure-et-Loire. Les Allemands l'emprisonnent parce qu'il refuse de signer une déclaration rendant des soldats sénégalais responsables d'atrocités. Afin de ne pas céder aux pressions, il préfère se trancher la gorge. Le foulard dont il s'entoure le cou masque désormais la cicatrice. Mis en disponibilité par Vichy, Jean Moulin gagne Londres où le général De Gaulle lui confie la mission d'unifier la résistance. En 1942, il se fait parachuter en zone libre, se fait connaître par les pseudonymes de »Max», «Rex», «Mercier», dote les mouvements de résistance de services communs de transmission, d'informations, de parachutages, de financement et réussit en 1943 à créer le Conseil National de la Résistance. Son rôle dans l'unification des mouvements de résistance au sein du Conseil national de la Résistance fut primordial A la suite d'une trahison, il fut arrêté, torturé par la Gestapo il mourut dans le train qui le déportait en Allemagne.

         Ce héros de la Résistance dont on a célébré le sens de l'État, le patriotisme, le martyre a imprégné profondément la mémoire collective nationale. Le discours d'André Malraux prononcé lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964, par un jour glacial, en présence du général De Gaulle est resté gravé dans les mémoires de ceux qui l'entendirent. Comme l’a dit Jean Sagnes, on ne peut l’entendre ou le lire sans avoir la gorge serrée et sans ressentir une profonde émotion : « Entre ici Jean Moulin avec ton immense cortège d’ombres défigurées ; visage de la France meurtrie, menacée mais qui ne renonce jamais ; soldat de l’ombre, de la liberté, de la résistance…» 

         Jean Moulin est un enfant de Béziers. Il naît le 20 juin 1899 à Béziers de Blanche et Antonin Moulin (professeur d'Histoire Géographie au collège de garçons), non loin du CIRDOC, rue d’Alsace, donnant sur le Champ de Mars, face à la caserne de cavalerie Du Guesclin, où la ville de Béziers, à l’occasion du centenaire de sa naissance, a perpétué son souvenir en érigeant une statue en bronze, le représentant, grandeur nature, tel que la photographie l’a immortalisé avec son chapeau et son écharpe, enfermée entre trois colonnes symbolisant l’oppression, l’étouffement, l’enfermement auxquels la France était soumise.

         Jean joue au Champ de Mars avec son ami d’enfance Marcel Bernard qui fera plus tard la photographie qui l’a immortalisé, à Montpellier, au Peyrou. Il y assiste à l’exercice des soldats de la caserne de cavalerie Du Guesclin, à des concours hippiques, et s’enchante devant les cirques qui s’y installent. Il n’ira pas à l’école communale mais fréquentera la classe enfantine du collège de garçons. Privilège qu’il doit à son père qui appartient au milieu enseignant de l’époque, modeste mais qui tient son rang dans la petite bourgeoisie. Selon sa sœur, Laure, Jean n’est pas un élève trop brillant. Il donne des soucis à son père qui veut lui donner des cours de soutien, mais qui perdant patience le gifle lorsqu’il répond cahin caha, si bien que finalement, Antoine Moulin y renonce.

         L’éducation qu’Antoine Moulin donne à ses enfants est stricte. Il leur enseigne l’obéissance, la réserve, la mesure. Il leur transmet ses valeurs et son exigeante morale civique : « instruction, travail, justice, vérité, tolérance, solidarité ». Les modèles montrés en exemple sont Camille Desmoulins et Georges Danton, des révolutionnaires de conviction mais sans dogmatisme, et surtout Léon Gambetta dont le jeune Antoine Moulin a pu suivre les efforts déployés pour installer définitivement la République en France.

         Jean Moulin poursuit toute sa scolarité au collège de garçons (actuellement Lycée Jean Moulin). Il est bachelier en 1917. Il révèle très tôt des aptitudes pour le dessin et la caricature. A quinze ans, il dessine des caricatures de soldats allemands qui seront remarquées. Ses caricatures seront publiées dans quelques journaux à Béziers ou à Paris. Il fut également illustrateur du morlaisien Tristan Corbière et il publia des caricatures et des dessins humoristiques dans la revue Le Rire sous le pseudonyme de Romanin. Il a laissé au total près de six cents oeuvres que sa soeur, Laure, a léguées au musée des Beaux Arts de Béziers. Il entame des études de droit à Montpellier. Le jeune homme est réservé, voire timide. Il n’est pas économe. Il demande sans cesse de l’argent à ses parents et ses demandes seront sans cesse renouvelées. Il est mobilisé en avril 1918 et envoyé dans les Vosges où le surprend l'armistice de novembre 1918.

         C'est dans une famille républicaine que Jean Moulin puisera ses convictions et son patriotisme. Son père, Antoine Moulin, professeur au collège municipal était fortement engagé dans la politique locale : membre du parti radical, de la ligue des droits de l'homme, du grand Orient de France, de la société d'éducation populaire, il fut conseiller général du premier canton de Béziers de 1913 à 1931 et, à plusieurs reprises, conseiller municipal. Il était profondément lié avec le Maire de Béziers, Alphonse Mas, et avec le député, Louis Laferre. Antoine Moulin s'engagea avec énergie et courage pour toutes les causes qui lui tenaient à coeur. Il fut de tous les combats pour la défense de la République et de la liberté sous la IIIe République. Il s'opposa au mouvement boulangiste. Au moment de l’affaire Dreyfus, dès le début, Antoine lutta contre l'erreur judiciaire et pour faire libérer l'innocent. Face à l'injustice et au déchaînement de racisme qui accompagne l'affaire Dreyfus fut créée la ligue des droits de l'Homme. Dès sa création, Antoine Moulin adhéra à la section de Béziers. Il en deviendra plus tard le président.

         Ses convictions laïques et anticléricales le poussèrent à s'engager dans la Franc-Maçonnerie. En 1902, il se fit recevoir dans une loge affiliée au Grand Orient de France. Lors de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, il prit position nettement pour la séparation. Il participa à la création et au développement de la société d'éducation populaire ou des professeurs, instituteurs, ingénieurs et médecins donnaient bénévolement le soir des cours, destinés principalement aux jeunes travailleurs. Il anima un comité créé pour ériger un monument à la mémoire de l'ancien maire Casimir Péret, mort en déportation en Guyane et célébrer la mémoire des républicains biterrois de la deuxième république, victimes de la répression bonapartiste en 1851-52 pour avoir tenté de résister au coup d'Etat du 2 Décembre 1851. Le monument, réalisé par le sculpteur biterrois Injalbert et financé par souscription fut inauguré en 1907. En 1923, il participa à la création de l'association laïque pour la jeunesse. Cependant, son engagement laïque est exempt de sectarisme. Il respecte les convictions religieuses des autres, de sa femme notamment qui a toute liberté de donner une éducation religieuse à ses enfants. S'il lutte à titre personnel contre les injustices, Antoine Moulin ne se sent pas proche du mouvement ouvrier qu'il accuse de diviser le camp républicain. Il est radical et non socialiste.

         C'est auprès de son père et à travers son exemple que Jean Moulin puisera son patriotisme, son attachement à la République, son sens du bien public et de l'État, toutes choses dont il donnera amplement la mesure dans sa carrière préfectorale et plus tard, à travers la mission que le Général de Gaulle lui confiera dans la Résistance.

         Démobilisé en novembre 1919 il reprend ses études et obtient sa licence de droit en 1921. Les réseaux radicaux et francs-maçons et l’appui qu’ils lui accordent lui permettent d’entrer dès l’âge de 19 ans au cabinet du Préfet de l’Hérault et plus tard d’entrer dans la carrière préfectorale. La qualité de son travail le fait nommer chef-adjoint de cabinet fin 1920. Parallèlement, il devient vice-président de l'Union générale des étudiants de Montpellier et membre des Jeunesses laïques et républicaines.

         En 1922, il entre dans l'administration préfectorale, comme chef de cabinet du préfet de la Savoie, poste très important pour son âge. De 1925 à 1930 il est sous-préfet d'Albertville. Il est à l'époque le plus jeune sous-préfet de France. En 1930, il est sous-préfet de Châteaulin dans le Finistère. Il y fréquentera des poètes locaux comme Saint-Pol-Roux à Camaret et Max Jacob à Quimper. En 1932, Pierre Cot, homme politique radical-socialiste, le nomme chef adjoint de son cabinet aux Affaires étrangères. En 1933, il est sous-préfet de Thonon-les-Bains et occupe parallèlement la fonction de chef de cabinet de Pierre Cot au ministère de l'Air sous la présidence d’Albert Lebrun. En 1934 il est sous-préfet de Montargis et secrétaire général de la préfecture de la Somme à Amiens. En 1936, il est à nouveau nommé chef de cabinet au ministère de l'Air du Front populaire d'où il aide les résistants républicains espagnols anti-franquistes en leur envoyant des avions et des pilotes. En janvier 1937 il devient le plus jeune préfet de France d'Aveyron, à Rodez à l'âge de 38 ans. En 1938, il est préfet de Charente. En 1939, il est nommé préfet d'Eure-et-Loir à Chartres.

         En raison de ses idées républicaines marquées à gauche comme radical-socialiste et de son appartenance à la franc-maçonnerie, il est révoqué par le Régime de Vichy du maréchal Philippe Pétain le 2 novembre 1940 et placé en disponibilité. Il s'installe dans sa maison familiale de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône) d'où, à la suite de l'appel du 18 juin 1940 par le général de Gaulle depuis Londres, il prend contact et entre dans la Résistance française.

         « Au mois d’octobre 1941, écrit le Général de Gaulle dans ses mémoires de guerre, j’appris la présence à Lisbonne de Jean Moulin, arrivé de France et qui cherchait à venir à Londres. Je savais qui il était. Je savais, en particulier, que préfet d’Eure-et-Loir lors de la rentrée des Allemands à Chartres il s’était montré exemplaire de fermeté et de dignité, que l’ennemi, après l’avoir malmené, blessé, mis en prison l’avait finalement libéré avec ses excuses et ses salutations, que Vichy, l’ayant remplacé dans son poste, le tenait, depuis, à l’écart. Je savais qu’il voulait servir. Je demandai donc aux services britanniques que cet homme de qualité fût dirigé vers l’Angleterre. Il me fallut attendre deux mois pour avoir satisfaction. L’« Intelligence », en effet, va s’efforcer de s’attacher Moulin.… J’obtins que le loyal voyageur parvint à destination…

         « Dans le courant de décembre, j’eus avec lui de longs entretiens. Jean Moulin, avant d’aller à Londres, avait pris de nombreux contacts avec chacun des mouvements de la résistance, et, d’autre part, sondé divers milieux politiques, économiques, administratifs. Il connaissait le terrain sur lequel, de prime abord, je projetais de l’engager. Il faisait des propositions nettes et formulait des demandes précises.

         « Cet homme, jeune encore, mais dont la carrière avait déjà formé l’expérience, était pétri de la même pâte que les meilleurs de mes compagnons. Rempli, jusqu’au bord de l’âme, de la passion de la France, convaincu que le « gaullisme » devait être, non seulement l’instrument du combat, mais encore le moteur de toute rénovation, pénétré du sentiment que l’État s’incorporait à la France Libre, il aspirait aux grandes entreprises. Mais aussi, plein de jugement, voyant choses et gens comme ils étaient, c’est à pas comptés qu’il marcherait sur une route minée par les pièges des adversaires et encombrée d’obstacles élevés par les amis. Homme de foi et de calcul, ne doutant de rien et se défiant de tout, apôtre en même temps que ministre, Moulin devait en dix-huit mois, accomplir sa tâche capitale. La résistance dans la Métropole, où ne se dessinait encore qu’une unité symbolique, il allait l’amener à l’unité pratique. Ensuite, trahi, fait prisonnier, affreusement torturé par un ennemi sans honneur, Jean Moulin mourrait pour la France, comme tant de bons soldats qui, sous le soleil ou dans l’ombre, sacrifièrent un long soir vide pour mieux remplir leur matin. »

         Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France... André Malraux

Le dessinateur : Romanin


         Jean Moulin, sous le pseudonyme de Romanin, s'était essayé au dessin et à la caricature. Il a laissé au total près de 600 oeuvres que sa soeur, Laure, a léguées au musée des Beaux Arts de Béziers.


Quatre de ses lithographies

Moulin

Le marin aux trois filles

Moulin

Plaza de toros

Moulin

Banquet démocratique

Moulin

Bar à montparnasse

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La cathédrale Saint-Nazaire

 

 

Le Jardin des évêques

 

L'église de la Madeleine

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Raoul Guiraud, peintre biterrois


         D'après la thèse de Marjory Clément, étudiante en histoire de l'art.

         Raoul Guiraud naquit à Cerbère le 16 novembre 1888 alors que se développait une période artistique foisonnante et bouleversante pour les esprits, période qui marquait une rupture avec les canons et les formes artistiques traditionnelles : impressionnisme, fauvisme, cubisme, expressionnisme, dadaïsme. Un contexte auquel la carrière de Raoul Guiraud, peintre Biterrois, échappera.

         Né d’un père chef de gare, facteur et viticulteur et d’une mère couturière, le jeune homme grandit dans un milieu modeste et rural. La famille se déplace au gré des activités du père dans diverses villes du Languedoc : Cerbère, Paulhan, Narbonne, Béziers. En 1907, Raoul Guiraud s’inscrit à l’école des Beaux Arts de Toulouse, et suit les cours de peinture d’Henri Bonis. En 1912, il entre à l’académie Julian à Paris, dans l’atelier de Jean-Paul Laurens, grand peintre d’histoire, archétype de l’artiste officiel, maître classique idéal. Raoul Guiraud s’intéresse aux grandes décorations du maître. Pour compléter sa formation, il intègre la villa des Arts et l’atelier de Léon Augustin Lhermitte connu pour son goût naturaliste, rustique et porté sur tous les aspects de la vie régionale. Ces deux maîtres influenceront la peinture de Raoul Guiraud et l’orienteront vers l’identité régionale. Il débute sa carrière dans son atelier de Montmartre, prend contact avec des galeristes et obtient ses premières commandes. Appelé au combat, il est engagé comme dessinateur dans la section photograhique de l’aéronautique militaire.

         A son retour de la guerre, il reçoit ses premières commandes dans des théâtres parisiens. En 1921, marié depuis peu, il part vivre à Pézenas. Il y commence à peindre des paysages de vignes et fait ses premières illustrations. En 1927, il s’installe à Béziers où il devient un peintre choyé et apprécié. Il y est apprécié pour sa facture lourde, très reconnaissable dans ses thèmes sur les paysans, les paysages méditerranéens et l’arrière pays de l’Hérault. Reconnu comme un maître de la peinture régionale, il expose dans les salons et en particulier dans les salons parisiens.

         Dans les années 1930, 1940, il débute sa période pointilliste avec la commande de décoration de la salle du conseil municipal de Béziers où il représente l’histoire de la ville de Béziers avec une grande érudition, une exactitude dans la reconstitution et une magnificence dans les mises en scène spectaculaires. Entre 1950 et 1951, il se rend au Maroc chez sa fille et y réalise une grande série de toiles. En 1952, il devient le conservateur du musée des beaux Arts de Béziers, fonction qu’il occupera jusqu’à la fin de sa vie. A partir de cette date, il peint moins. Après quelques séjours en Corse et à Nice, il revient à Béziers où il finira sa vie.

         De renommée essentiellement régionale, Raoul Guiraud fut un peintre pittoresque, formé à la peinture figurative. Malgré son incursion dans la vie parisienne, les nouveaux mouvements de l’époque et les débuts de l’abstraction n’eurent aucune influence sur sa peinture. Sa pratique demeurera académique, régionaliste et rurale sans aucun accent de modernité. Son œuvre reste dans la mouvance du XIXe siècle et de l’académisme du salon mais elle a subi l’influence des peintres impressionnistes et régionaux comme le pointillisme d’Henri Martin.

         Sa peinture ne se limite pas à un seul genre. On y découvre des natures mortes avec bouquets de fleurs ; des portraits de famille, de personnes du monde rural et de mondains ; des scènes de genre avec une vision de la France traditionnelle et rurale : vendanges, faucheurs, laboureurs, bergers ; des paysages en grande partie régionaux représentant Béziers, l’Hérault, des paysages méridionaux, archéologiques ou historiques (monuments, rues, villages, ponts.) ; des dessins faisant partie de son œuvre, en tant que dessin d’art ou comme étude préparatoire.

         Raoul Guiraud a obtenu des commandes prestigieuses à Paris, Béziers, Pézenas, Meknès, aussi variées que celles d’un théâtre parisien, du petit café de Pézenas ou de l’Orient-Express. Il travailla sur des programmes iconographiques plus précis comme la vigne, l’histoire de la ville de Béziers, sur des décorations d’intérieur pour des salles à manger incluant la réalisation de meubles et de panneaux muraux. La quantité de ses toiles montre une œuvres basée sur des thèmes classiques comme des natures mortes et des portraits. Ses scènes de genre dégagent un univers rural et pittoresque. La plus grande partie de son œuvre est le paysage, régional, tel que ponts, villages, bords de canal, et des marines et des vues de Paris. Le dessin fait partie de son œuvre, en tant que dessin d’art ou comme étude préparatoire.

         Excellent dessinateur, il adopte une écriture nouvelle, souple, légère, continue qui permet de donner plus de reliefs et de contrastes aux dessins. Son talent de portraitiste est mis en valeur par ses dessins au crayon. C’est un très bon illustrateur

         Son goût le portait vers le monde dont il était issu, vers l’univers rural et paysan avec comme thématique récurrente le travail agricole, les paysages de campagne, les paysages méditerranéens. Quand il peint un paysage, il entre dans sa nature. Il dégage la noblesse du travail des champs en fait un élément de force, de mouvements, de couleurs, d’une facture soignée, pesante, scrupuleuse. Il nous en donne une vision majestueuse, empreinte de dignité. Il portait une attention particulière à la lumière et avait un grand souci du détail. Il privilégia la peinture à l’huile avec laquelle il utilisait une touche lourde et empâtée, réalisée avec des pinceaux épais et des couteaux. Il a réalisé de très belles et légères aquarelles.

         L’exposition réalisée du 14 mars au 1er juin 2008 par le Musée des Beaux-Arts, Hôtel Fabrégat qui rassemblait des tableaux présentés provenant du musée des Beaux Arts, de la CCI et de nombreuses collections particulières a attiré de nombreux Biterrois qui ont conservé un souvenir encore actuel de son œuvre à laquelle ils ont rendu hommage.

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Edgar Faure


        
Edgar Faure est né à Béziers au 86 des Allées Paul Riquet, le 18 août 1908 d’un père audois, médecin militaire et d’une mère héraultaise issue d’une famille de médecins. Les nombreuses affectations de son père lui valurent une scolarité mouvementée : classes enfantines à Verdun, collège à Narbonne, Lycées Janson de Sailly et Voltaire, à Paris. Bachelier à quinze ans, il poursuivit des études de droit et de langues orientales. Il devint avocat et à dix-neuf ans, second secrétaire de la conférence des avocats, plus jeune que Raymond Poincaré qui y avait accédé à l’âge de vingt et un ans.

         Député à trente-huit, ministre à quarante et un ans, président du Conseil à quarante-quatre ans, sous la cinquième république, il fut ministre de l'Agriculture dans le cabinet Georges Pompidou, ministre de l'Education nationale dans le cabinet Maurice Couve de Murville, ministre d'Etat, chargé des Affaires sociales dans le cabinet Pierre Messmer, puis de 1973-1978, président de l'Assemblée nationale.

         Edgar Faure s’implanta profondément et durablement en Franche Comté. Il fut député du Jura en 1946, maire de Port-Lesney (Jura) de 1947 à 1971 et de 1983 à 1988 et maire de Pontarlier Haut Doubs) de 1971 à 1977. Elu conseiller général, il devint Président du conseil général du Jura de 1949 à 1967 puis conseiller général du Doubs de 1967 à 1979. Il fut enfin, Président du conseil régional de Franche-Comté de 1974 à 1981 et de 1982 à 1988. Bien qu’il se plût à souligner les liens profonds et indéfectibles qui le liaient à la Franche-Comté, Edgar Faure ne revendiqua jamais la qualité d’enfant du pays. En réalité, il se sentait profondément un homme du Midi, comme si en dépit de son court passage à Béziers, sa ville natale avait déposé dans son berceau un ensemble de dons qui le marquèrent de façon indélébile.

         A sa naissance, en 1908, Béziers est une ville profondément républicaine et fortement ancrée dans le radicalisme. Tropisme, atavisme biterrois ou sensibilité d’un homme qui se sentait profondément du Midi, Edgar Faure s’engagea dans le parti radical dont il sera membre durant la plus grande partie de sa carrière politique. Un radicalisme d’opportunité puisque son choix d’adhérer au parti radical fut déterminé par l’obligation de trouver un point de chute politique pour se faire élire. Un radicalisme de position ou de conviction qui doit beaucoup à Alain et qui refusant les fanatismes, les idées reçues, l’embrigadement, la foi et l’obéissance aveugles, affirme la liberté d’examiner, de penser, de juger, de critiquer le pouvoir, et qui du point de vue transcendantal, pose comme un absolu la liberté de l’homme. Un radicalisme de tempérament enfin. Son immense culture, son éloquence redoutable, la virtuosité avec laquelle il utilisait mots et formules comme la profonde rigueur intellectuelle de l'agrégé de droit romain et de l'historien qui devait entrer à l'Académie française le prédisposaient à se sentir à l’aise dans les campagnes électorales à la façon radicale dont il gardait un souvenir ému. Des campagnes électorales faites de réunions publiques régulièrement animées par des contradicteurs où le bon mot qui fait sourire, la répartie, l’argumentation, l’art de convaincre se révélaient déterminants.

         La longue carrière de ce surdoué de la politique et sa capacité à s'adapter furent quelquefois perçues comme de la versatilité et de l'opportunisme. Il n’en est rien. Là encore, il se montra profondément et authentiquement Biterrois. Béziers est une ville carrefour qui a bénéficié de nombreuses migrations et en particulier de l’ordre romain. Ces arrivées successives y ont plutôt favorisé une assimilation des communautés, un brassage des cultures, de civilisations et amorcé dès le plus lointain passé, un processus identitaire et une tolérance qui semblent être restés pérennes tout au long de l’histoire du Biterrois. L’intelligence étincelante, l’esprit libre, capable de pressentir toutes les évolutions d’Edgar Faure, le prédisposaient aux brassages culturels, au métissage d’idées. Tout en le faisant se tourner vers des perspectives nouvelles, dont l'audace pouvait étonner. Véritable moderniste, et même visionnaire, sa souplesse intellectuelle l’amena à développer le concept de majorité d’idées qui n’est pas seulement, comme on l’a cru à tort, la recherche excessive du compromis. Là encore, il se montra profondément radical et très proche d’Alain. Car cette majorité d’idées qu’il appelait de ses vœux n’est que l’expression d’une éthique, d’un idéal démocratique reconnaissant la liberté de l’homme et du citoyen, sa capacité à exprimer un projet de vie, son libre arbitre et l’exigence de subordonner l’organisation sociale au principe de la liberté humaine.

         La loi d’orientation sur l’enseignement supérieur fut l’acte fondateur du concept de majorité d’idées. Après les événements de mai 1968, le Général de Gaulle qui voulait donner de l’imagination au pouvoir nomma Edgar Faure à l’Éducation nationale afin de promouvoir une réforme de l’université trop longtemps différée. A l’écoute des revendications des étudiants, le ministre et ses collaborateurs élaborèrent un texte qui intégrait les principes de participation, d’autonomie et de pluridisciplinarité. Un texte converti en loi d’orientation qui fut votée à l’unanimité et qui lança tout un train de réformes : autonomie pédagogique et financière des universités, tiers temps pédagogique, participation dans les lycées, suppression du latin en sixième.

         En dépit de ses nombreuses fonctions et charges, Edgar Faure a beaucoup écrit. Fin lettré, ouvert au monde d’hier et d’aujourd’hui, cherchant à comprendre et à expliquer, les sujets qu’il aborda sont très variés. Il préface des ouvrages traitant d’histoire politique et rurale, de philosophie, de philosophie politique, de relations internationales, de littérature, de poésie, de sciences, d’éducation, d’organisation économique, de développement, de problèmes de société et d’avenir. Ses écrits historiques sont au nombre de trois. L’étude sur la capitalisation de Dioclétien d’après le panégyrique 8, une thèse analysée et citée par les historiens spécialisés. La disgrâce de Turgot : 12 mai 1776 , qui n’a pas eu l’impact qu’il aurait pu attendre. Et la banqueroute de Law : 17 juillet 1720, qui reste la référence essentielle sur le système de Law. On peut y retrouver l’essentiel de la philosophie politique des radicaux : la réforme plutôt que la révolution. Mémoraliste de talent, il fut élu à l’académie Française en 1978.

http://www.edgarfaure.fr/edgar-faure.htm

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« Raynal et son univers »

         L'abbé Raynal n'est pas à proprement parler un personnage biterrois bien qu'il ait enseigné au collège des Jésuites de Béziers dans les années 1730 et qu'il ait été proche du savant Biterrois Dortous de Mairan qui lui procura en 1754, le titre de membre de la Royal Society de Londres.

         Né à Lapanouse, le 12 avril 1713, après de longues études chez les jésuites, Rayant embrasse la prêtrise en 1733 plus par désir de promotion sociale que par conviction réelle. En 1746, il est nommé à l’église Saint-Sulpice à Paris où, pour améliorer son ordinaire, il est également précepteur dans de grandes familles. Fuyant Saint-Sulpice, il commence à fréquenter les salons de Stéphane de Hertier puis de Marie-Thérèse Geoffrin où il se fait connaître comme apôtre de la liberté. Il se constitue une petite fortune en imprimant lui-même ses œuvres dont il assure également l’écoulement. Il rédige également des ouvrages de commande pour satisfaire des buts de stratégie de la diplomatie française ou pour les grands de l’époque comme, par exemple le duc de Choiseul, ce qui lui vaudra d’être nommé, pour services rendus, directeur du Mercure de France en 1750, le grand périodique littéraire de l’époque. Etre ainsi au firmament de la République des Lettres, lui donne une grande puissance rédactionnelle et de publication. Il peut en effet tirer ainsi tous les bénéfices du système, utiliser le réseau des grands noms de la noblesse pour faire imprimer, faire circuler, écouler et lire les ouvrages, même ceux qui circulent sous le manteau comme les écrits interdits de Voltaire ou ses propres ouvrages, imprimés à Amsterdam et à Genève.

         Raynal, devenu grand manipulateur à la solde du régime, ami de Voltaire et de Rousseau va mettre son génie de communicateur au service de son ouvrage majeur, contribuant ainsi à son succès et par là-même à la propagation des idées nouvelles qu’il contient. Il révèle ainsi un sens de la communication qui le place au centre d’un journalisme moderne, d’un réseau de communication international (les élites européennes, parlent, lisent, pensent en langue française), lui permet d’étendre considérablement son aura et son influence dans tous les milieux, au point que le jeune officier Napoléon Bonaparte lui dédie une dissertation sur la question proposée par l’académie de Lyon : « Quelles vérités et quels sentiments importe-t-il le plus d’inculquer aux hommes pour leur bonheur ? »

         Il publie en 1770, l’histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, véritable encyclopédie coloniale et commerciale du monde, qui est le best seller mondial du XVIIIe siècle. Autour de l’abbé Raynal, génial rédacteur en chef, les plus grands esprits de l’Europe des Lumières, Diderot entre autres, ont collaboré au livre qui changera la face du monde et sera le creuset de la pensée politique des XIXe et XXe siècles et qui a a exercé une réelle influence à la veille de la Révolution Française.

         Comme son ouvrage comporte une attaque à peine voilée de la Monarchie, Raynal est obligé de s’enfuir en 1781. Il se réfugie en Suisse où il fait ériger un monument à la gloire de la liberté (1783–1793). De là, il passe à la cour de Frédéric II de Prusse puis à celle de Catherine II de Russie sans cesser de veiller à la réédition de son ouvrage. Autorisé à revenir en France en 1784, mais interdit de séjour à Paris, il s’installe à Toulon, puis à Marseille et devient fondateur de prix académiques et de bienfaisance qui prolongeront le succès de son œuvre dans les grandes académies européennes.

         Il refuse de siéger aux États généraux de 1789 en invoquant son grand âge. Deux ans plus tard, avec courage, dans sa lettre à l’Assemblée nationale adressée le 31 mai 1791 aux révolutionnaires qui voyaient en lui un père fondateur, il dénonce les excès et le tour violent pris par la Révolution. Son prestige et sa popularité sont tels que les révolutionnaires ainsi tancés n’oseront pas lui faire subir le même sort qu’à Condorcet. Au lieu de l’envoyer à la guillotine, ils préféreront dénigrer son intervention en l’accusant de sénilité.

         Pressenti pour siéger comme membre de l’Institut de France en 1795, quelques mois avant sa mort (le 12 avril 1796 à Passy), il prétextera de son grand âge pour refuser cette promotion.

         En savoir plus : L'abbé Raynal - contact@abbe-raynal.org


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Edouard-Jean Barthe

        
Edouard-Jean Barthe (1882-1949), pharmacien, l’un des fondateurs de la S.F.I.O. député de l’Hérault dès 1910 et ardent défenseur de la viticulture. Il dirigeait l’action du lobby viticole à la chambre des députés et militait pour l’intervention de l’État à tous les niveaux (lutte contre la fraude, développement de la consommation, protection des vins français, distillation, tenue du marché). Il est à l’origine de la loi du 28 février 1923 sur le carburant national (mélange essence-alcool pour les véhicules à moteur) destinée à écouler les surplus d’alccols industriels et à protéger la viticulture languedocienne. Il est l’inspirateur du Statut de la viticulture ensemble de lois votées entre 1931 et 1935.
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Les Bonsi


Le rôle des évêques dans la francisation politique de Béziers

         Le concordat de Bologne, conclu en 1516 entre François Ier et Léon X , réserva au roi la nomination aux évêchés. Dès lors, la dévolution d’un diocèse et de ses revenus sert au monarque à s’assurer des dévouements à la couronne. Dans le cas particulier de Béziers, le siège de l’évêché est attribué, pour services rendus, en 1547 à Laurent Stozzi, un cousin germain de la reine Catherine de Médicis. Lui succèdent, Jules de Médicis en 1561 puis Thomas I de Bonsi, cousin des Strozzi et des Médicis. Ces cousinages des Bonsi, non pas parents des Bourbons mais leurs alliés (Louis XIV, lui-même, donne toujours du «mon cousin » à Pierre de Bonsi), les engagent envers la famille royale. La lignée des Bonsi qui s’étend à Béziers jusqu’en 1669, donne au monarque une double assurance : par son origine transalpine, elle échappe aux enracinements, aux solidarités et aux compromissions avec les féodalités locales ; devant tout au roi, son assise financière et sociale, elle lui témoigne en retour une obéissance et une fidélité sans faille. Dans le service du monarque, les Bonsi atteignent l’excellence. D’autant plus que le service de Dieu et le service du Prince vont de pair et favorisent en retour l’enrichissement personnel et le profit du clan.

         Tout au long de leur présence à Béziers, les évêques Bonsi s’emploient à satisfaire la confiance qui leur est faite par une foi inviolable au monarque et une indéfectible obéissance. Non sans risques. Ils sont fidèles à leur souverain au point de participer dans l’intérêt du roi à une conspiration contre le gouverneur du Languedoc par méfiance contre ses ambitions qui risquent de compromettre l’unité du royaume et d’atteindre l’autorité souveraine du roi. En 1632, lors de la révolte de Henri II, duc de Montmorency, la fidélité au monarque de Clément de Bonsi le conduit à refuser de conspirer, à demeurer ferme dans le parti du roi, malgré les pressions contraires d’évêques languedociens et à résister aux sirènes de Gaston d’Orléans.

         Avec cette lignée d’évêques fidèles au roi, rompus aux affaires, bien en cour à Paris, à Rome et souvent à Florence, Béziers entre de plain-pied dans les arcanes de la politique royale et pontificale. En 1632, en choisissant le gouverneur contre l’évêque, le féodal contre le roi, Béziers rate la dernière marche et laisse passer la dernière chance, grâce aux Bonsi, de devenir un centre de décision royale dans la province, avec un prestige, un rôle, des allures de capitale. Après le départ du lignage, les Bonsi continuent de marquer les imaginations et les mémoires. L’époque Bonsi reste une période faste, la belle époque de la ville, définitivement ancrée dans l’ordre politique et institutionnel français.

La lignée des Bonsi :
         Famille florentine célèbre apparentée aux Médicis et aux Strozzi qui donna cinq évêques à Béziers : Thomas 1er, Jean IV (Jean-Baptiste de Bonzi), Thomas II, Clément, Pierre V.

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Les docteurs Bourguet

        
Les docteurs Bourget appartiennent à une famille de médecins biterrois bienfaiteurs de l’Hôtel Dieu, ils possédaient une maison dans l’actuelle rue Bourget.
         On distingue dans la lignée :
         Guillaume Bourguet, chirurgien au XVIIIe siècle.
         Guillaume-Victor Bourguet, son fils, chirurgien, aide-major au régiment des Dragons du Languedoc sur la Meuse puis chirurgien major de l’hôpital de Béziers.
         Victor Toussaint (1793-1869) chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu, membre fondateur de la Société archéologique.
         Roch-Toussaint Victor (1764-1835) chirurgien à l’armée des Pyrénées Orientales. Ce fut un médecin faisant preuve d’une grande ingéniosité technique, qui excellait à créer des instruments nouveaux. Ce fut également un très bon poète languedocien.
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Jean-Marie Cordier

         Jean-Marie Cordier (1785-1859) est né à Béziers. Sa famille était pauvre et plébéenne. Entré très jeune comme ouvrier serrurier dans l’atelier de son père, compagnon serrurier, il fit preuve d’un insatiable besoin d’apprendre. Autodidacte, il lit tous les grands classiques, suit les cours gratuits de l’école de dessin de M.Lapret, acquiert auprès de l’abbé Rozier une ouverture aux études scientifiques. Faisant preuve de réelles dispositions pour la ferronnerie d’art, il se spécialisa ensuite dans la mécanique et l’hydraulique. A Béziers, il équipa les moulins de Bagnols d’une machine puissante qui permit de résoudre les problèmes d’alimentation en eau de la ville. Son savoir faire et sa réputation lui valurent d’intervenir à Chaumont, Dôle, Angoulême où il monta une usine métallurgique, Poitiers, Reims, Genève et Alexandrie.
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Léopold Dauphin

        
Léopold Dauphin (1847-1925) né à Béziers, rue Française. Musicien, il composa de la musique de scène et plusieurs opéras comiques. Ecrivain et poète, il écrivit de nombreux poèmes et de nombreuses mélodies. Il évoqua avec humour ses souvenirs biterrois dans L’Éducation musicale de Jean Garrigou.
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Joseph-Valentin Duc

        
Joseph-Valentin Duc (1858-1915), artiste lyrique et excellent ténor né à Béziers. Il débuta en 1885 à l’Opéra de Paris et devint très vite célèbre. Il chan ta tous les grands rôles du répertoire. Il participa à l’aventure du Théâtre des Arènes de Béziers et aux grandes créations lyriques organisées par Castelbon de Beauxhostes : Déjanire de Saint-Saëns, Prométhée de Gabriel Fauré.
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Pierre Étienne Simon Duchartre


        
Pierre Étienne Simon Duchartre est un botaniste français, né le 27 octobre 1811 à Portiragnes, près de Béziers et mort le 5 novembre 1894 à Paris. Il fit ses études à Béziers puis à Toulouse où il soutint deux thèses de botanique et une thèse de zoologie. Il fut professeur à la faculté des Sciences de Paris, puis à l’Institut agronomique et à la Sorbonne. Il collabora à de nombreuses revues savantes et devint le directeur de la Revue Botanique. Il fut l’un des fondateurs de la Société botanique de France en 1854 dont il assura la présidence à plusieurs reprises.

         Membre de l’Institut, il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques et rédigea la partie botanique du dictionnaire d’Orbigny.

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Jacques Esprit


         Jacques Esprit est le premier des académiciens biterrois. Fils d'un médecin, il est né le 22 octobre 1611 à Béziers et mort le 11 juin 1677 à Béziers. Il rejoint à Paris son frère prêtre à la congrégation de l'Oratoire, où il étudie la théologie et les belles-lettres entre 1628 et 1634. Il fréquente le salon de la marquise de Sablé, entre au service de la duchesse de Longueville, puis du duc de La Rochefoucauld. Il est remarqué par Pierre Séguier, qui le gratifie d'une pension et le fait nommer conseiller d'État en 1636. La protection de Séguier, le fait élire membre de l'Académie française en 1639 en remplacement de Philippe Habert. Tombé en disgrâce et brouillé avec Séguier en 1644, il se réfugie à l’Oratoire et passe au service de la duchesse de Longueville. Le prince de Conti, le prend en affection. Il le loge dans son hôtel et lui donne quinze mille livres pour qu'il se marie. Lorsque le prince est nommé gouverneur du Languedoc en 1660, Jacques Esprit l'accompagne et lui sert d'intendant. À la mort de son bienfaiteur en 1666, il retourne vivre dans sa ville natale, où il s'occupe de l'éducation de ses trois filles et achève la rédaction de son unique ouvrage « La Fausseté des vertus humaines ».

         Auteur d’un seul livre, « La Fausseté des vertus humaines » et d’un nombre restreint de pièces de circonstances, Jacques Esprit, considéré comme un personnage mineur, conserve cependant une place dans l’histoire littéraire parce qu’il fut avec la marquise de Sablé le collaborateur de La Rochefoucaud au début de la rédaction des Maximes et que les modalités de cette collaboration méconnue sont depuis longtemps matière à débat. Le texte de  La Fausseté des vertus humaines offre, en effet, de telles coïncidences avec les Maximes, que le lecteur se demande s’il est confronté à une œuvre originale ou à un plagiat. Selon Laurence Plazenet, il est incontestable que Jacques Esprit est à l’origine du projet des Maximes : il en conçoit l’ambition, la forme, l’armature théologique. Si les circonstances font que les Maximes lui échappent et trouvent un écho sans pareil chez La Rochefoucaud, ne convient-il pas d’envisager la parution tardive de La Fausseté des vertus humaines, non comme un médiocre plagiat, mais comme la réappropriation par Jacques Esprit de l’œuvre qui lui a échappé ?

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Auguste Fabregat


        
Auguste Fabregat (1804-1879) avocat et historien, maire de Béziers de 1848 à 1855 et de 1858 à 1865, Vice-Président Fondateur de la Société Archéologique de Béziers. Il légua à la ville son hôtel particulier comme siège de la Société Archéologique et musée des Beaux Arts.

         On lui doit la Biographie des hommes illustres de Béziers et les Annales municipales qui restent encore des ouvrages de référence.

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Jules Faigt


        
Jules Faigt que les Biterrois connaissent bien et pour qui ils avaient un attachement certain est décédé à l’âge de 95 ans. Bien que retiré de la vie politique depuis 1998, il avait gardé un regard lucide et quelquefois ironique ou malicieux, mais toujours objectif sur la vie de la ville, sur son devenir et sur ses acteurs ou décideurs politiques.

         Né le 30 décembre 1916 à Béziers dans un milieu familial populaire, il fut un pur produit de l'élitisme républicain. Titulaire du brevet élémentaire, il entra, après son service militaire, à l’usine Fouga. Employé en comptabilité, il prit rapidement des responsabilités syndicales au sein de la fédération CGT des métaux et devint le secrétaire général de la CGT. Parallèlement, il adhéra, au début de l’année 1945, à la SFIO et connut une ascension politique très rapide au sein de la section socialiste de Béziers, l’une des plus importantes du département.

         Engagé dans la politique, en 1967, Jules Faigt battit le successeur de Joseph Lazare, Émile Turco, maire communiste de Valras, et fut élu conseiller général en 1967. Lors du redécoupage cantonal de 1973, il opta pour le 3e canton de la ville où il fut continuellement réélu jusqu’en 1998. Candidat à l’investiture pour les élections législatives de 1951 il se retira et soutint Raoul Bayrou qui le choisit comme suppléant en 1958. Une suppléance qu’il conserva lors des élections de 1962, 1967, 1973 et 1978. En 1980, il fut investi par la fédération et devint sénateur de l’Hérault. Il fut aussi conseiller régional dès 1973 et devint par la suite secrétaire de cette institution.

         Engagé dans la vie municipale de Béziers, il fut conseiller municipal en 1953. Sous la municipalité du radical Émile Claparède. il devint deuxième adjoint chargé des sports et de la jeunesse en 1959. Il géra ses délégations jusqu’en 1976. A ce titre, il lança une importante politique d’équipements sportifs dans la ville et la féria de Béziers. Il fut par ailleurs membre de la fédération bouliste et du club des supporters de l’ASB. Durant cette période, il fut aussi administrateur de l’office HLM et de la SEBLI, la société d’économie mixte de la région de Béziers. Lors du décès d’Émile Claparède, il figura parmi les candidats éventuels aux fonctions de maire mais s’effaça devant le radical Pierre Brousse. Il conserva ses fonctions municipales avec le nouveau maire auquel le PS s’était rallié. En 1976 quand Pierre Brousse rejoignit la majorité présidentielle, Jules Faigt remit ses délégations au maire et quitta la majorité de gauche. Rallié à la candidature du communiste Paul Balmigère, il devint, de 1977 à 1983, 1er adjoint et vice-président de l’office HLM de la ville. Enfin en 1989, il devint premier adjoint au maire après la victoire du socialiste Alain Barrau à Béziers. Du point de vue municipal, et s’il ne parvint jamais à devenir le maire de Béziers, Jules Faigt qui avait ses réseaux et une influence considérable fut un faiseur de maires contribuant au succès ou à la défaite des maires qui se succédèrent à Béziers pendant une grande partie de la seconde partie du XXe siècle.

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Pierre Flourens


        
Pierre Flourens (1794-1867) est né à Maureilhan. C’est un médecin et biologiste français, considéré comme l'un des fondateurs des neurosciences expérimentales. Il joua aussi un grand rôle dans le développement de l'anesthésie. Il est élu membre de l’Académie des sciences en 1828, au Collège de France, puis au Muséum national d'histoire naturelle. En 1830, Cuvier lui fait attribuer les cours d’anatomie humaine au Muséum avant de recevoir la chaire d'Antoine Portal. En 1838, il change de chaire et obtient celle de physiologie comparée. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1835. Il reçoit de nombreuses décorations et titres honorifiques. En 1840, il est élu, devant Victor Hugo, à l’Académie française. Six ans plus tard, Louis-Philippe le fait pair de France. Le 2 juillet 1847, il est reçu à l’Académie de Rouen et en 1855, il obtient la chaire intitulée « histoire naturelle des corps organisés » au Collège de France.

         Ses recherches l’ont conduit à des découvertes décisives sur la physiologie du système nerveux, la localisation du centre de la respiration dans le bulbe rachidien, le rôle du cervelet dans le sens de l’équilibre et ses diverses fonctions dans le système osseux, celui du périoste dans la formation de l’os. Il découvrit les qualités anesthésiques du chloroforme.

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Père Jean Gailhac

        
         Le XIXe siècle avait deux ans, lorsque Jean Gailhac (1802-1890) naquit à Béziers. De 1818 à 1828, au grand séminaire de Montpellier, il témoigna d’une grande piété et fut considéré comme la règle vivante du séminaire. Il fut ordonné prêtre dans le Diocèse de Montpellier en 1826. Il enseigna la philosophie pendant deux ans. Peu de temps après son ordination, il demanda à son évêque de lui confier le poste d’aumônier de l’hôpital civil et militaire de la ville de Béziers où il prit contact avec la misère humaine. Il y rencontra de nombreuses femmes qui souffraient de maladies liées à la prostitution, sans instruction sans famille, sans soutien social. Avec l'aide d'amis, il fonda en 1834 le Bon Pasteur, un refuge pour accueillir les prostituées repenties.

         Le 24 février 1849, il fonda avec l’aide d’Appollonie Cure-Pélissier l’ordre des religieuses du Sacré Cœur de Marie qui compte plus de cinquante maisons dans le monde entier, à partir de la maison mère de Béziers. Le Père Jean Gailhac a été déclaré Vénérable par l'Eglise catholique romaine en 1972.

         La vie et l’œuvre du Père Gailhac s’expliquent et prennent sens à partir de sa profonde spiritualité s’inscrivant dans la direction de Pierre de Bérulle et de Saint Vincent de Paul. Une spiritualité toute orientée vers le Christ placé au centre de ses préoccupations et ayant comme moteur la charité. Un christianisme ancré dans l’amour du Christ, le culte de l’esprit crucifié, la primauté de l’esprit sur tous les pouvoirs, l’affirmation que toutes les âmes sont précieuses, que l’homme et Dieu en la personne du Christ, fils de Dieu fait homme, sont intimement ensemble dans l’homme libre. Un homme libre qu’il voit libre sur une croix.

         Mais il ne faudrait pas croire que cette haute spiritualité l’écarte de son siècle. Le père Jean Gailhac, homme de la première moitié du XIXe siècle, s’éloigne comme l’a fait l’église des tendances gallicanes. Par contre, sensible au regroupement et à la centralisation des forces spirituelles, il se montre favorable à l’ultramontanisme qui habitue alors les esprits à juger des choses religieuses dans l’optique romaine.

         Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, comme en écho au développement économique qui donne son visage moderne à la France, aux réalisations économiques d’inspiration saint-simonienne, voire socialiste, voulues et impulsées par Louis-Napoléon, à la paupérisation qui se développe et à la prise de conscience des ses problèmes, et comme en réaction au divorce qui s’aggravait entre l’église et la classe ouvrière, le Père Jean Gailhac ouvre à Béziers la voie d’un catholicisme social qui se développe en France après 1870. Un catholicisme qui réside dans les œuvres de charité mais qui s’oriente aussi vers la conquête de la dignité de l’homme.

         En phase avec les problèmes et les évolutions du siècle, le Père Jean Gailhac est profondément ancré dans Béziers. Le poste d’aumônier de l’hôpital civil et militaire de la ville de Béziers lui fait côtoyer les plus nécessiteux et les marginaux de la société de l’époque ainsi que les femmes prises au piège de la prostitution. Le siècle d’or de Béziers et la prospérité qui s’y développe, le nombre important d’hommes seuls dans la cité, la garnison et ses 868 soldats et marins contribuent à faire naître et prospérer toute une clientèle pour les maisons de prostitution. On y comptera jusqu’à 362 prostituées dont 300 femmes ne sachant ni lire ni écrire. En réaction à ce fléau social, le refuge accueille les jeunes filles qui, « pour défaut de soins ou en raison du comportement de leurs parents ou de problèmes liés à leur âge sont exposées à divers dangers.» Le but du refuge est de les éduquer à la vertu et de leur donner l’instruction nécessaire à la position qu’elles occuperont dans la vie. Cinquante d’entre les pensionnaires du refuge deviendront des repenties.

         Pour couronner son œuvre, si Béziers est considérée par la hiérarchie religieuse comme une terre de mission, la cité deviendra grâce au Père Jean Gailhac une terre pour la mission. En effet, le désir de la communauté des Religieuses du Sacré Cœur de Marie de faire connaître et aimer Dieu la conduit à se tourner au-delà des frontières. Le Père Gailhac s’oriente vers l’Irlande où Lisburn, dans la banlieue de Belfast, devient la première fondation de l’Institut RSCM. Sa présence s’étend bientôt à plusieurs autres lieux : Barrow-in-Furness, Londres, Carlisle et Cromer. Puis s’oriente vers d’autres continents : Afrique et Amérique. Pour compter aujourd’hui plus de cinquante maisons dans le monde entier, à partir de la maison mère de Béziers.

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Pierre Gaveaux


        
Pierre Gaveaux (1760-1825) est né à Béziers, c’est un chanteur et compositeur français. Manifestant très tôt des dispositions pour le chant, il chanta dès l'âge de sept ans dans la maîtrise de la cathédrale de sa ville natale. Il devint ensuite premier ténor de la maîtrise de la Basilique Saint-Seurin de Bordeaux, et parfit sa formation musicale auprès de Franz Beck. Après avoir été chef d’orchestre et ténor du Grand-Théâtre de Bordeaux, il s'installa à Paris et inaugura, le 26 janvier 1789, le Théâtre de Monsieur, dans la Salle des machines des Tuileries, avec Le Avventure Amorose de Giacomo Tritto.

         Chanteur, acteur, compositeur, très actif pendant la période révolutionnaire, il composa en 1792 un hymne à l’Être Suprême, et remporta un triomphe avec son premier opéra monté à Paris : L'Amour filial, qui rayonnera dans toute l’Europe : Bruxelles, Cologne et Rotterdam en 1795; Berne et Moscou en 1809, Berlin et à Hambourg en 1796 (en version allemande). Il composa en 1795, son célèbre Réveil du peuple dont les paroles de Jean-Marie Souriguière de Saint-Marc s'en prennent aux Jacobins et s'opposent à La Marseillaise, un chant qui fut interdit le 8 janvier 1796 par le Directoire, sans être frappé toutefois de disgrâce. Son opéra le plus célèbre, Léonore ou l’Amour conjugal, voit le jour en 1798.

         Il est cité comme compositeur maçonnique.

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